01 Avril - 30 Juin 2008
Dans un contexte de « mondialisation » marqué par le retrait de l'Etat-providence, la rénovation des grands ensembles d'habitation induit un réengagement de l'État dans les « quartiers ». Étayée par la critique du modernisme, cette revalorisation de l'action publique s'exprime par un recours à l'idéal de la place publique, dont Paris serait la référence indépassable.
À l’échelle des « aires métropolitaines », ce recentrement s'accomplit alors que Bruxelles impose une décentralisation contournant les États-Nations. Via les softs laws (normes techniques ayant force de loi), la libéralisation des échanges participe de l’éclatement de l’espace urbain pendant que la politique de la ville est appliquée via une re-symbolisation de l’espace.
À l’inverse, le développement du parc Disney détermine la programmation de Val d’Europe. Là, en périphérie de Paris et dans la continuité de l’aménagement de Marne-la-Vallée, un espace urbain ludique et quasi privatisé crée une centralité nouvelle où convergent les flux de visiteurs-consommateurs venus de toute l’Europe.
Un dispositif urbain « all over », radicalement opposé aux schémas perspectifs classiques, traduit ainsi la ré-partition des forces politiques et économiques. Et, dans ce mouvement d'éclatement-recentrement, entre idéologie du rassemblement et juxtaposition de communautés, la carte et le monument apparaissent comme des indicateurs des mutations en cours. Cette recomposition de la Métropole est au coeur des enjeux politiques et sociaux du moment.
Dominique Gauthey