Résidence
Quelque chose qui noire
« Quelque chose qui noire » est un travail sur la dissolution et la survivance au sein de l’image photographique. Il fait écho à la situation de naufrage politique et économique dans lequel se trouve plongé le Liban aujourd’hui, en se penchant sur la pénombre née des coupures d’électricité.
Une révolution étouffée, la crise du Covid, l’explosion du port de Beyrouth et surtout l’effondrement de la livre libanaise ont fait basculer le pays dans une pauvreté et un désarroi sans précédent. Tous les jours, ce qui vient à manquer s’annonce comme une litanie terrifiante. Quand tout se dit en carence, en vide, quel rôle peut jouer l’image ?
En parallèle d’un travail de tirage sur les nuances et la matérialité du noir, Sixtine de Thé s’attellera à la création de sculpture en pellicules photos, entre image et écriture, comme autant de Chambres à soi.
Ce projet a été initié à la Villa al Qamar, Institut Français du Liban.
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Née en France en 1991, Sixtine de Thé vit et travaille à Paris. Elle est diplômée en 2021 des Beaux-Arts de Paris, après avoir étudié l’histoire de l’art à l’École Normale Supérieure et à l’École du Louvre. Son approche pluridisciplinaire est centrée autour de la photographie mais s’articule aussi autour de l’écriture, la sculpture, la vidéo et le son. Sa recherche s’exprime comme une cartographie sensorielle du visible et de l’invisible, où des thèmes comme le corps, le visage et le territoire sont prépondérants. Souvent à la limite de la disparition ou de la destruction, ses images tentent de répondre à la question : que reste-t-il ?
Son travail a été exposé en France, à Private Choice (Paris), à la Fondation Luma (Arles), à la galerie Bubenberg (Paris), au festival Photo Saint-Germain (Paris), au Liban (Deir el Qamar) et aux États-Unis (New York). En 2021, son projet Pellicules Aveugles de photographie collaborative avec des personnes non-voyantes, a reçu la mention du jury du Prix Dior pour la Photographie et les Arts Visuels pour Jeunes Talents. En 2022, elle a été lauréate de la Villa al Qamar, résidence de l’Institut Français du Liban.
Visuel : Sixtine de Thé, Quelque chose qui noire, 2022