Un fil s’est tendu entre l’extrême proximité aux récents événements, aux personnes affectées, et les questionnements délicats de l’exposition À fendre le cœur le plus dur, qui aurait dû être inaugurée le 14 novembre dernier : que faire de la douleur des violences faites aux hommes, comment témoigner de celles-ci, en transmettre la mémoire et esquisser une forme de réparation, tout en espérant pouvoir contribuer à ce qu’elles ne se perpétuent pas ?
L’équipe du CPIF souhaite faire part de sa vive émotion, adresser ses condoléances aux familles et aux proches des personnes disparues et exprime son empathie à toutes les victimes des attentats.
À fendre le cœur le plus dur est une proposition qui articule des œuvres d’art contemporain à des documents datés de 1911 et constitués en archive. Tout commence par la découverte fortuite d’images bouleversantes et de correspondances réalisées à Tripoli, sur le front de la guerre coloniale italo-turque pour la Libye. Comment appréhender de manière juste un témoignage si ambigu, et qu’en transmettre ?
Dépasser l’effroi, la consternation, admettre la complexité, éviter les raccourcis, douter, tisser des liens, interroger la construction des faits et de l’Histoire pour éclairer le présent… se donner le temps de comprendre. Contextualiser, analyser, opérer des distinctions, éviter les amalgames, travailler l’esprit critique et l’autonomie de pensée, s’exprimer dans le respect de l’Autre, des diversités, établir des valeurs communes, des rêves communs, et, construire sa liberté… telles sont quelques-unes des attitudes que nous souhaitons partager avec les publics. L’art ouvre des horizons, il est une forme de combat et d’espérance.
Nous vous invitons à venir nous rejoindre le samedi 9 janvier pour entrer de façon conviviale dans la nouvelle année puis le 6 février pour une rencontre avec plusieurs des artistes.