Manuela Marques

Expositions

24 Mai - 30 Juillet 2006

Manuela Marques

Pour son exposition au CPIF Manuela Marques présentera à la fois des installations vidéo et des photographies, dont certaines inédites, réalisées entre 1997 et 2006.

Manuela Marques travaille sur la notion d'écart, de passage : ses photographies se focalisent sur des moments interstitiels où se tisse tout un réseau d'antithèses et de paradoxes.
Opacité et dévoilement, mouvement et suspension, présence et effacement sont autant de mots qui affleurent à la conscience du spectateur sans qu'aucun sujet ne semble jamais déterminé. On distingue une porte entrebâillée, un portrait où la personnalité est à chercher ailleurs que sur les traits d'un visage, des lieux intimes tels les lits vus comme un plan de coupe où chaque strate est faite de plis, de froissements et de crissements.
Rien n'est jamais lisible au premier coup d'oeœil. Une narration pourrait poindre subrepticement sans qu'on puisse finalement la saisir. Plutôt que déficit, cette absence d'histoire laisse place à des personnages qui esquissent un geste, projettent leur attention sur un ailleurs invisible, semblent happés par une intériorité inquiète accentuant leur mutisme. Tout paraît tendu par le basculement d'un état à un autre.
Les photographies de Manuela Marques jouent avec l'opacité : qu'elles fassent référence au clair-obscur ou au monochrome ou qu'elles recourent à d'autres formes de courts-circuits. Dans les portraits, la présence est donnée par des signes à peine perceptibles qui bouleversent notre appréhension du sujet : pendant quelques fractions de seconde, la mise en scène d'une chevelure sème le doute quant à la position du sujet dans l'espace. Il peut s'opérer une métamorphose infime qui fait dériver le regard : une pierre se charge d'une présence exceptionnelle, non identifiable en tant que telle et évoque plutôt un corps visqueux et luminescent rappelant la tradition picturale des vanités. A nouveau, une ambiguïté s'installe. Ce qui semble nous renvoyer à la fragilité de l'existence humaine– l'élément organique– est précisément un corps solide qui résiste à la fugacité du temps.
Cette oscillation entre vie et mort apparaît comme un leitmotiv dans le travail de Manuela Marques.
Dans l'installation interactive Situation 5 (2006) présentée pour la première fois au CPIF, elle joue sur ces moments de passage de l'inertie à une extrême violence engendrée par des rencontres, des croisements. L'intensité de l'action à l'image est régie par les mouvements du spectateur dans l'espace d'exposition.

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